Paris 1875
Mardi 5 janvier. Le Président de la République Française Patrice de Mac Mahon inaugure, en grandes pompes, le nouvel Opéra de Paris, construit par un illustre inconnu, Charles Garnier. Ancien prix de Rome en 1848, le jeune architecte remporte, à l’unanimité du jury, le concours prestigieux voulu par l’Empereur Napoléon III.
Le choix de l’emplacement est décidé par le préfet Haussmann qui choisit un terrain en hauteur pour avoir une vue plongeante sur la future grande artère qui sera baptisée Avenue Napoléon, en l’honneur de l’Empereur. Pour cela il fait entreprendre, dès 1861, des travaux gigantesques d’assainissement et de démolitions de certains quartiers jugés insalubres. Des chantiers qui seront à peine terminés lors de l’inauguration du monument. En 1873, l’avenue est rebaptisée «avenue de l’Opéra», après la chute de l’Empire.
Cette grande ligne droite de trente mètre de larges, bordée d’imposants immeubles «haussmanniens», offre une vue incomparable allant de la Comédie Française au nouvel Opéra.
Lors de l’inauguration de ce monument grandiose, sont présents plus de deux mille personnes dont la famille royale d’Espagne, le Lord Maire de Londres, le Bourgmestre d’Amsterdam et des personnalités venant de tous les coins de l’Europe. Après une représentation musicale très riche, un bal masqué est donné en l’honneur de cet édifice somptueux où se pressent plus de huit mille personnes.
Paris 1875
George Viau a vingt ans. Il vient de décider de s’installer à son compte, sa mère ne pouvant plus subvenir à ses besoins. Et rien de mieux, pour commencer une carrière, que de choisir un endroit à la mode. En effet, le nouveau quartier de l’Opéra en pleine évolution, se prête à merveille à la présence d’une bourgeoisie riche (les terrains riverains sont vendus par la ville de Paris et donc par Haussmann, avec obligation pour les nouveaux propriétaires d’y construire des bâtiments conformes aux plans de façades érigés par la municipalité).
George Viau installe donc son cabinet dans un petit appartement du 16 avenue de l’Opéra, non loin de la Comédie Française, juste après la rue Sainte Anne, en remontant vers l’Opéra.
George Viau restera dix ans dans ce cabinet avant de s’installer au 47 boulevard Haussmann, plus spacieux, pour accueillir son second enfant.
Clin d’œil de l’histoire, George Viau deviendra, plus tard, le chirurgien-dentiste attitré de la Comédie Française, située à quelques mètres de son premier cabinet.
